Comment bien choisir ses chaussures de sécurité selon son métier ?
Les chaussures de sécurité sont l'équipement de protection individuelle le plus important pour de nombreux travailleurs. Pourtant, trop de salariés négligent encore le choix de leurs chaussures professionnelles, au risque de s'exposer à des accidents ou des problèmes de santé évitables.
En France, les chutes et glissades représentent près d'un accident du travail sur quatre. Le port de chaussures inadaptées est souvent en cause. C'est pourquoi il est crucial de savoir choisir des chaussures de sécurité en fonction de son métier et des risques associés.
Des chaussures inconfortables ou de mauvaise qualité auront aussi des conséquences à long terme, comme des douleurs et déformations du pied. Sans oublier l'impact sur la performance et la qualité de vie au travail des salariés.
Alors comment bien choisir ses chaussures de sécurité ? Quelles sont les normes à respecter ? Quels critères privilégier selon son secteur d'activité ? Comment assurer leur confort et leur durabilité dans le temps ?
Dans cet article, nous vous donnons toutes les clés pour faire le bon choix parmi les différents modèles de chaussures de sécurité. Suivez le guide pour équiper vos pieds de manière optimale et travailler en toute sérénité !




Quels sont les risques et les contraintes en fonction du métier ?
Les chaussures de sécurité sont indispensables pour de nombreux métiers exposés à des risques spécifiques. Voici les principaux dangers auxquels les travailleurs doivent faire face au quotidien.
Tout d'abord, les chutes de plain-pied et glissades représentent près de 25% des accidents du travail en France. Les sols rendus glissants par de l'eau, de l'huile ou des produits gras sont les principales causes. C'est notamment le cas dans l'industrie agro-alimentaire, la restauration ou encore l'entretien et le nettoyage.
Les chutes d'objets sur les pieds sont une autre cause fréquente de blessures au travail. Selon l'INRS, la réception d'une charge de 20 kg sur le pied sans protection peut causer des lésions irréversibles. Les métiers du BTP, de la logistique, de l'industrie lourde sont particulièrement concernés.
Les écrasements et compressions du pied par chute d'objets sont aussi très fréquents. En 2022, 80 241 accidents du travail ont été recensés dans le BTP, un des secteurs les plus touchés avec un indice de fréquence de 47,1 accidents pour 1000 salariés en 2021 (source : https://www.ffbatiment.fr/).
Les perforations par des clous, des vis ou des éclats métalliques représentent un autre danger pour les pieds, notamment dans le secteur de la construction. Le port de semelles anti-perforation est indispensable pour se prémunir de ce risque.
Certains métiers exposent aussi à un risque de brûlure des pieds par des projections de métal en fusion ou de produits chimiques. C'est le cas notamment dans la métallurgie, la fonderie, la chimie ou la pétrochimie. Même si les données manquent pour quantifier précisément ce risque, l'INRS indique que les brûlures font partie des lésions possibles suite à un incendie sur le lieu de travail, en plus de l'asphyxie et de l'intoxication par les fumées. Les secteurs les plus à risque d'incendie sont justement les aciéries/fonderies, le traitement des déchets, la chimie, le bois, l'agro-alimentaire.
Enfin, certains métiers obligent à travailler en extérieur par tous les temps. Les chaussures doivent alors protéger des intempéries : pluie, neige, froid intense. C'est le cas par exemple dans le BTP, les travaux publics, la logistique, l'agriculture.
En résumé, le choix de chaussures de sécurité adaptées est primordial pour prévenir les nombreux risques auxquels les pieds sont exposés en milieu professionnel : chutes, écrasements, perforations, brûlures, intempéries… Une analyse précise des risques liés à chaque métier est indispensable.
L'importance des chaussures de sécurité
Le port de chaussures de sécurité adaptées est un enjeu majeur de santé et sécurité au travail. C'est une obligation légale pour l'employeur de fournir à ses salariés des équipements de protection individuelle (EPI) appropriés aux risques, dont font partie les chaussures. Le Code du travail précise que l'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses travailleurs (Article L4121-1).
Ne pas porter de chaussures de sécurité, ou porter des chaussures inadaptées, fait courir de graves dangers aux salariés. Comme nous l'avons vu, les risques de chutes, glissades, écrasements ou perforations du pied sont bien réels dans de nombreux métiers. Les conséquences peuvent aller de simples contusions ou plaies jusqu'à des fractures, des lésions irréversibles, voire des amputations dans les cas les plus graves.
Selon l'Assurance Maladie, en 2022, plus de 560 000 accidents du travail avec arrêt ont été recensés en France, dont 738 mortels. Si on ne connaît pas la proportion exacte liée au port de mauvaises chaussures, on sait que les chutes et glissades représentent près d'un accident sur quatre. Dans certains secteurs comme le BTP, elles sont impliquées dans plus d'un tiers des accidents graves (source : https://www.preventionbtp.fr/)
Au-delà des accidents, le port de chaussures inadaptées ou inconfortables au quotidien peut entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau des pieds, chevilles et jambes : douleurs, crampes, gonflements… Sans compter la fatigue et les pertes de productivité engendrées. Une étude menée auprès de 500 travailleurs a montré que 75% d'entre eux souffraient des pieds à cause de leurs chaussures de travail. Pourtant seuls 25% en avaient parlé à leur employeur (source : https://www.travail-et-securite.fr/).
Il est donc fondamental que les entreprises prennent conscience de l'importance d'équiper leurs salariés avec des chaussures de sécurité de qualité et bien adaptées à leur morphologie et leur métier. C'est un investissement qui peut sembler coûteux au départ, mais qui s'avère largement rentable sur le long terme en réduisant le nombre et la gravité des accidents ainsi que l'absentéisme. Le dialogue social avec les représentants du personnel est essentiel pour définir le meilleur compromis entre sécurité, confort et acceptabilité des équipements.




Quelles sont les normes en vigueur des chaussures de sécurité ?
Pour répondre aux exigences de sécurité, les chaussures professionnelles doivent respecter des normes bien précises. Au niveau européen, c'est la norme EN ISO 20345 qui fait référence pour les chaussures de sécurité. Elle définit les spécifications de base obligatoires ainsi que des exigences additionnelles selon l'usage prévu.
La norme classe les chaussures de sécurité en plusieurs catégories selon leur niveau de protection :
- Classe S1 (SB + arrière fermé + propriétés antistatiques + absorption d'énergie du talon)
- Classe S1P (S1 + semelle anti-perforation)
- Classe S2 (S1 + tige résistante à la pénétration et absorption d'eau)
- Classe S3 (S2 + semelle à crampons + semelle anti-perforation)
- Classe S4 et S5 pour les bottes et chaussures en caoutchouc ou polymère
Pour être conformes, les chaussures doivent porter un marquage CE ainsi que des pictogrammes indiquant leurs propriétés de protection (voir figure 1). Par exemple, le symbole P signifie que la semelle est anti-perforation, le symbole HRO qu'elle résiste à la chaleur de contact jusqu'à 300°C.
Figure 1 : Principaux pictogrammes des chaussures de sécurité selon la norme EN ISO 20345 (source)
Outre la norme générale, il existe aussi des normes spécifiques pour certains usages comme les chaussures de protection pour sapeurs-pompiers (EN 15090), pour l'industrie de la fonderie (ISO 20349), pour les motocyclistes (EN 13634) ou encore les travaux sous tension électrique (EN 50321).
Il est important de noter que le marquage CE n'est pas une marque de qualité mais seulement une auto-déclaration du fabricant qui s'engage sur la conformité de ses produits. Pour plus de garanties, il vaut mieux privilégier des marques réputées ayant fait certifier leurs chaussures par des organismes notifiés indépendants.
Enfin, la norme ne couvre pas tous les risques spécifiques à chaque métier. Il appartient à l'employeur de compléter son analyse des risques et de définir au besoin des spécifications complémentaires pour les chaussures lors de leur achat (comme une isolation thermique renforcée pour le BTP en hiver par exemple). Le médecin du travail et les représentants du personnel doivent être associés à cette démarche.
Quels sont les critères généraux pour choisir ses chaussures de sécurité ?
Au-delà des normes obligatoires, plusieurs critères sont à prendre en compte pour choisir une paire de chaussures de sécurité adaptée à ses besoins et garantissant un bon confort d'utilisation.
Tout d'abord, la pointure doit être parfaitement ajustée. Il faut prendre le temps de bien essayer les chaussures, si possible en fin de journée quand le pied est légèrement gonflé. L'idéal est de pouvoir bouger les orteils sans que le talon ne se soulève. Attention, les embouts de sécurité ont tendance à rendre les chaussures plus étroites à l'avant. Mieux vaut prendre une demi-pointure au-dessus de sa pointure habituelle.
Ensuite, les matériaux utilisés ont leur importance. Le cuir est souvent privilégié pour les tiges car il est résistant et s'adapte à la forme du pied. Mais il existe aussi des chaussures en textile qui peuvent être plus légères et aérées. Pour les semelles, on trouve du caoutchouc, du PU ou du PU/PU. Ce dernier est plus léger et souple mais s'use plus vite. L'important est d'avoir des matériaux robustes, respirants et faciles d'entretien.
La présence de renforts est un autre critère clé. L'embout protecteur au niveau des orteils est obligatoire sur toutes les chaussures de sécurité. Il peut être en acier ou en matériau composite (plus léger). Pour les métiers à risque de perforation, une semelle anti-perforation est indispensable, soit en acier soit en textile haute ténacité. D'autres éléments comme des coques au niveau du talon ou du métatarse apportent une protection supplémentaire.
Le confort au porter ne doit pas être négligé. Outre un bon chaussant, il faut veiller à avoir :
- Une bonne respirabilité pour éviter la transpiration excessive
- Des propriétés antistatiques pour évacuer les charges électriques
- Un bon amorti au niveau du talon pour absorber les chocs
- Une semelle souple et adhérente, avec des crampons adaptés au terrain
La qualité des finitions est aussi un gage de durabilité. Il faut être attentif aux coutures, à la jonction de la tige et de la semelle, à la qualité des lacets ou des zips. Des renforts anti-abrasion sur les zones d'usure sont un plus.
Enfin, le poids total ne doit pas être excessif pour ne pas fatiguer la jambe. On considère qu'au-delà de 700g par chaussure, le confort est dégradé. Mais cela dépend aussi du temps de port quotidien et de l'activité physique.
En résumé, une bonne chaussure de sécurité doit combiner des éléments de protection efficaces, des matériaux de qualité, un confort optimal et une bonne solidité dans le temps. Il est conseillé de comparer plusieurs modèles et si possible de les essayer en situation réelle.




Quelles sont les types de chaussures en fonction du métier ?
Chaque métier a ses propres contraintes et nécessite donc des chaussures de sécurité avec des propriétés spécifiques. Passons en revue les principaux secteurs à risque et les modèles recommandés.
Dans le secteur de la construction et du BTP, les principaux dangers sont les chutes d'objets, les perforations et les glissades. Il faut privilégier des chaussures montantes pour bien maintenir la cheville, avec un embout renforcé, une semelle anti-perforation et des crampons pour une bonne adhérence même sur sol meuble. La tige doit être imperméable. Pour les travaux par grand froid, prévoir une doublure isolante.
Pour l'industrie "légère" (mécanique, assemblage…), on pourra se tourner vers des modèles plus légers et souples, de type basket de sécurité, tout en conservant un bon niveau de protection au niveau des orteils. Des semelles fines antidérapantes seront adaptées aux sols industriels lisses. Privilégier des matériaux respirants.
Dans l'industrie lourde (sidérurgie, automobile…), la protection contre les chocs et écrasements prime. Optez pour des chaussures robustes avec embouts et semelles renforcés. Les tiges montantes protègent bien la malléole. Attention à bien choisir des semelles résistant aux hydrocarbures et autres produits chimiques.
Pour l'industrie chimique et pétrolière, le risque de projections de substances dangereuses impose des chaussures entièrement étanches, faciles à nettoyer et décontaminer. Le caoutchouc ou le PVC sont appropriés. Les semelles doivent être antistatiques pour éviter les étincelles en atmosphère explosive. Prévoir aussi une résistance à la chaleur en cas de contact avec des fluides chauds.
Dans l'industrie agro-alimentaire et la restauration, l'humidité et les sols gras sont les principaux dangers. Les chaussures doivent être faciles à laver et désinfecter. Une semelle spéciale antidérapante avec des crampons fins et serrés assure une bonne adhérence même sur carrelage mouillé. Là encore, le caoutchouc ou le PVC sont de bons matériaux. La tige doit aussi protéger contre les projections de liquides chauds ou de produits corrosifs.
Pour les métiers en contact avec l'électricité (électriciens, maintenance…), le risque de choc électrique impose des chaussures avec une semelle isolante. Elles doivent aussi être antistatiques pour dissiper les charges. Attention, l'humidité dégrade les propriétés isolantes. Ces chaussures doivent être inspectées régulièrement et stockées dans un endroit sec.
Dans le secteur de la logistique et du transport, les risques principaux sont liés à la manutention : chutes de charges, écrasements, faux mouvements… Des chaussures légères et souples avec un bon amorti sont recommandées pour limiter la fatigue lors des déplacements fréquents. L'embout de protection est indispensable, de même qu'un bon maintien de la cheville.
Enfin, pour les métiers d'urgence et de sécurité (pompiers, policiers…), la norme EN 15090 prévoit des exigences spécifiques : résistance à la chaleur et aux flammes, isolation de la semelle, protection contre les projections de produits chimiques… Les chaussures doivent aussi être très robustes pour résister aux contraintes extrêmes.
En résumé, le choix des chaussures de sécurité doit se faire au cas par cas en fonction des risques propres à chaque métier. Il ne faut pas hésiter à se faire conseiller par un spécialiste.
Comment choisir des chaussures de sécurité pour les travaux en extérieur et les environnements extrêmes ?
Travailler en extérieur expose à des conditions météo parfois difficiles : pluie, neige, froid intense, forte chaleur… Les chaussures doivent alors offrir une protection supplémentaire pour ces environnements extrêmes.
Contre les intempéries, l'étanchéité est le critère numéro un. Optez pour des chaussures montantes avec une tige imperméable, en cuir gras ou en matériau synthétique déperlant. Les coutures doivent être étanches. Une membrane de type Gore-Tex permet d'allier imperméabilité et respirabilité. Certains modèles possèdent aussi une guêtre pour empêcher l'eau de s'infiltrer par le haut.
Pour affronter le grand froid, l'isolation thermique est indispensable. Préférez des chaussures avec une doublure molletonnée ou en fourrure synthétique, sur toute la hauteur. La semelle doit aussi être isolante, en PU ou caoutchouc nitrile. Attention, l'isolation ne doit pas se faire au détriment de la respirabilité pour éviter l'effet "pied mouillé" qui refroidit. Les chaussures grand froid sont certifiées "CI" selon la norme EN 20345.
A l'inverse, en cas de fortes chaleurs, il faut assurer un maximum d'aération. Choisissez des chaussures basses, à la tige perforée. Le cuir est à éviter, préférez des textiles techniques respirants. La semelle doit aussi être ventilée. Misez sur la légèreté pour limiter la transpiration. Les modèles certifiés "HI" vous garantissent une isolation contre la chaleur.
Pour les travaux en milieu humide (chantiers boueux, carrières, égouts…), des bottes imperméables s'imposent. Elles vous protégeront jusqu'aux genoux. Là encore, le caoutchouc ou le PVC sont les matériaux les plus adaptés. Prévoyez des semelles à gros crampons auto-nettoyants pour une bonne adhérence sur les sols glissants. La tige doit être suffisamment haute et ajustée pour empêcher les infiltrations par le haut.
Enfin, pour les environnements très agressifs (produits chimiques, chaleur intense), il existe des modèles de bottes spéciales en polymères haute performance. Elles résistent aux agressions et sont faciles à décontaminer. Les normes EN 13832-2 et EN 13832-3 attestent de leur résistance aux produits chimiques.
En conclusion, bien analyser son environnement de travail est indispensable pour choisir des chaussures adaptées aux conditions extérieures. Le confort thermique et l'étanchéité sont les points clés à vérifier, sans négliger le niveau de protection requis.




Comment évaluer le confort et la durabilité des chaussures de sécurité ?
Une fois les critères de protection et d'adaptation au métier bien cernés, il reste à s'assurer du confort et de la qualité des chaussures. C'est indispensable pour garantir leur port effectif dans la durée et ainsi bénéficier pleinement de leur effet protecteur.
Pour évaluer le confort, rien ne vaut un essai en magasin. Prenez le temps de bien chausser les deux pieds, de faire quelques pas. Vérifiez les points suivants:
- La pointure : vous devez pouvoir bouger les orteils sans que le pied ne glisse. Attention l'embout de sécurité peut serrer, n'hésitez pas à prendre une demi-taille au-dessus.
- Le chaussant : la largeur doit être adaptée à votre pied. Ni trop serré, ni trop lâche. Vérifiez au niveau des orteils, du cou-de-pied et du talon.
- Le maintien : votre pied doit être bien maintenu, surtout au niveau de la cheville pour les chaussures montantes. Jouez sur le laçage pour un bon ajustement.
- L'amorti : au niveau du talon, vous devez sentir que le choc est bien absorbé, sans pour autant trop enfoncer. Faites quelques pas pour tester.
- La souplesse : la semelle ne doit pas être trop rigide afin de permettre une bonne flexion de la chaussure lors de la marche. Vérifiez aussi la souplesse de la tige.
- Le poids : soulevez la chaussure, elle doit être la plus légère possible pour limiter la fatigue. Mais sans compromettre la protection.
Côté qualité et durabilité, soyez attentif aux éléments suivants :
- Les coutures : elles doivent être solides et bien finies, sans fil qui dépasse. Elles sont souvent renforcées ou doublées sur les chaussures de sécurité.
- Les renforts : au niveau des orteils, du talon, de la tige… ils protègent des zones sensibles et rallongent la durée de vie. Vérifiez leur bonne tenue.
- La semelle : elle doit être solidement fixée à la tige, sans espace ni décollement, surtout au niveau de la pointe. Les crampons doivent être profonds.
- Les matériaux : le cuir doit être lisse et sans défaut. Les textiles doivent être résistants. Évitez les matières trop rigides et privilégiez les renforts en gomme ou polyuréthane sur les zones d'usure.
- Les finitions : controllez les détails comme les rivets, les œillets, le logo… Une finition soignée est signe d'une fabrication de qualité.
Enfin, n'oubliez pas qu'une chaussure de sécurité nécessite un minimum d'entretien pour durer. Nettoyez-les régulièrement pour enlever la saleté et les matières agressives. Hydratez le cuir avec un produit adapté. Faites sécher vos chaussures à l'air libre en cas d'humidité, en les remplissant de papier journal pour absorber l'eau. Remplacez les lacets usés. Et surtout, n'attendez pas que vos chaussures soient percées pour en changer !
Quel est le processus pour la mise à disposition des chaussures de sécurité ?
La mise à disposition de chaussures de sécurité adaptées pour les salariés qui en ont besoin est une obligation de l'employeur. Mais pour s'assurer de faire le bon choix, il est nécessaire de suivre une démarche structurée associant toutes les parties prenantes.
La première étape consiste à réaliser une évaluation des risques par unité de travail. C'est une obligation légale qui doit donner lieu à un document unique d'évaluation des risques (DUER). Pour chaque poste, il faut identifier les dangers pour les pieds (chocs, écrasement, perforation, glissade, brûlure, électricité, produits dangereux…) et leur niveau de criticité.
Sur cette base, le responsable sécurité définira un cahier des charges précis pour les chaussures en fonction du niveau de protection attendu, des normes applicables et des contraintes de l'environnement de travail (intempéries, humidité, chaleur…). Il est important d'y intégrer aussi des critères de confort (poids, respirabilité, souplesse…) car c'est un facteur clé d'acceptabilité et de port effectif des équipements. Le médecin du travail et les représentants du personnel doivent être consultés.
L'étape suivante consiste à présélectionner plusieurs modèles de chaussures répondant au cahier des charges, idéalement auprès de deux ou trois fournisseurs. Il est indispensable de prévoir une phase de test par les futurs utilisateurs en situation réelle de travail. Chaque salarié doit pouvoir essayer les modèles retenus pendant quelques jours et donner son appréciation sur le confort, la praticité, la solidité… Un questionnaire standardisé et des échanges avec l'encadrement de proximité permettront de faire la synthèse des retours.
Sur cette base, le CHSCT émettra un avis et la direction arrêtera son choix final sur le modèle à commander. Attention à bien anticiper les délais de livraison et à prévoir une commande de tailles suffisante pour couvrir tous les besoins, y compris pour les nouveaux embauchés, les intérimaires, les stagiaires… La mise à disposition des chaussures à chaque salarié concerné doit s'accompagner d'une information sur les conditions d'utilisation et d'entretien, ainsi que sur la procédure à suivre en cas d'usure ou de défaut.
Enfin, le suivi dans la durée est essentiel. Le port effectif des chaussures de sécurité doit être contrôlé régulièrement par l'encadrement. Un salarié qui ne porte pas ses équipements de protection s'expose à des sanctions. Mais c'est aussi souvent le signe d'un problème de confort, de praticité ou d'inadaptation au travail réel. Il faut être à l'écoute et chercher des solutions. Un suivi annuel des dotations et des retours d'expérience est nécessaire pour ajuster les choix si besoin.
En conclusion, réussir l'adoption de chaussures de sécurité efficaces et bien portées passe par une démarche collaborative, des tests terrain et un suivi dans la durée. C'est à ce prix que l'entreprise pourra allier santé, sécurité et performance.


Conclusion
Au terme de ce tour d'horizon, vous disposez désormais de toutes les clés pour choisir les chaussures de sécurité les mieux adaptées à votre métier. En résumé, retenez qu'il faut :
- Bien analyser les risques spécifiques à votre activité : chocs, glissades, perforation, brûlures, électricité…
- Vérifier que les chaussures répondent aux normes en vigueur : la norme générale EN 20345 et les normes spécifiques à certains métiers.
- Être attentif au confort en plus de la protection : pointure, souplesse, poids, aération… C'est indispensable pour un port quotidien sans gêne.
- Adapter les chaussures aux contraintes de votre environnement : intempéries, humidité, chaleur, froid, terrains accidentés…
- Privilégier des marques de qualité, des matériaux solides et des finitions soignées pour garantir leur durabilité dans le temps.
- Veiller à un entretien régulier (nettoyage, séchage, hydratation du cuir…) pour prolonger leur durée de vie.
- Ne pas attendre que les chaussures soient abîmées ou percées pour les remplacer. Une usure excessive n'offre plus une protection optimale.
N'oubliez pas que la santé et la sécurité au travail doivent être la priorité, tant pour les employeurs que pour les salariés. Le port de chaussures de sécurité adaptées est une obligation légale, mais c'est avant tout un geste de prévention essentiel pour réduire les accidents et préserver le capital santé de chacun.
Les statistiques le prouvent : chaque année en France, on déplore encore plus de 560 000 accidents du travail, dont 738 mortels en 2022. Les chutes et glissades représentent près d'un accident sur quatre. Pourtant, la plupart pourraient être évités par le port d'équipements appropriés, à commencer par des chaussures de sécurité.
Alors, que vous soyez carreleur, maçon, couvreur, soudeur, manutentionnaire, agent d'entretien, cuisinier… faites de vos pieds votre priorité ! Parlez-en avec votre employeur, votre médecin du travail, vos représentants du personnel. Participez activement aux tests et aux choix des modèles les plus adaptés.
C'est par l'engagement de tous, la responsabilisation de chacun et le dialogue social que nous ferons reculer durablement le nombre d'accidents. Les chaussures de sécurité sont un maillon important d'une culture de prévention efficace en entreprise. Alors, chaussez-les avec fierté !