Pieds

Quelles sont les normes pour les chaussures de sécurité en 2025 ?

Les chaussures de sécurité sont un équipement de protection individuelle (EPI) essentiel pour de nombreux professionnels. Elles permettent de protéger les pieds contre de multiples risques : chocs, écrasements, perforations, glissades… Pour garantir un haut niveau de protection, elles doivent répondre à des normes strictes. Zoom sur les évolutions des normes des chaussures de sécurité en 2024.

Pourquoi est-il important de connaître les normes pour les chaussures de sécurité ?

Les normes encadrent la conception des chaussures de sécurité. Elles fixent des exigences minimales de performance pour protéger efficacement les travailleurs. Connaître ces normes est indispensable pour :

  • Les responsables HSE qui doivent s'assurer que les chaussures mises à disposition sont conformes et adaptées aux risques.
  • Les fabricants qui doivent concevoir des modèles respectant scrupuleusement les critères normatifs.
  • Les utilisateurs qui doivent choisir des chaussures certifiées selon leur environnement de travail.

Selon l'INRS, le taux d'accidents du travail impliquant les pieds (chocs, écrasements, perforations…) est de 14%. Le port de chaussures aux normes permet de réduire significativement ce risque.

Quelles sont les principales normes internationales pour les chaussures de sécurité ?

La normalisation des chaussures de sécurité s'articule autour de 3 normes majeures :

  • EN ISO 20345 : chaussures de sécurité avec un embout protégeant les orteils contre les chocs jusqu'à 200 Joules et l'écrasement jusqu'à 15 kN.
  • EN ISO 20346 : chaussures de protection avec un embout protégeant les orteils contre les chocs jusqu'à 100 Joules et l'écrasement jusqu'à 10 kN.
  • EN ISO 20347 : chaussures de travail sans protection des orteils.

Une 4ème norme, l'EN ISO 20344, regroupe les méthodes d'essai pour tester les chaussures.

Les exigences de ces normes portent sur 3 aspects :

  1. La protection contre les risques : mécaniques, chimiques, thermiques, électriques, pénétration de l'eau…
  2. L'ergonomie et le confort : matériaux, dimensions, respirabilité…
  3. La durabilité : résistance à l'abrasion, à la flexion, à la traction…

Que signifie la norme EN ISO 20345 ?

L'EN ISO 20345 est la norme de référence pour les chaussures de sécurité. Elle impose la présence d'un embout de protection des orteils résistant à un choc de 200 Joules et un écrasement de 15 kN. C'est le plus haut niveau de protection.

Cette norme définit plusieurs classes de chaussures selon les matériaux utilisés :

  • Classe I : chaussures en cuir et autres matériaux, sauf tout caoutchouc ou tout polymère
  • Classe II : chaussures tout caoutchouc ou tout polymère

Pour chaque classe, des catégories d'exigences fondamentales (SB) et additionnelles (S1 à S7) sont prévues. Par exemple, la catégorie S3 impose, en plus des exigences de base, un semelage antidérapant, un talon absorbeur d'énergie et une semelle anti-perforation.

Quelles sont les exigences supplémentaires couvertes par la norme EN ISO 20345 ?

1 accident de la main survient toutes les 22 secondes en France, dont 1/3 en milieu professionnel.

Des gants de protection bien choisis permettent de :

  • Réduire fortement les risques de blessures et de maladies professionnelles.
  • Améliorer le confort et la dextérité pour travailler efficacement. Un gant trop grand ou trop petit sera moins performant.
  • Respecter les normes et la réglementation en vigueur. L'employeur a l'obligation de fournir des Équipements de Protection Individuelle (EPI) adaptés.
  • Faire des économies en évitant le remplacement fréquent de gants inadaptés.

Que signifie la norme EN ISO 20346 ?

L'EN ISO 20346 définit les spécifications des chaussures de protection. Elles disposent d'un embout protégeant contre les chocs jusqu'à 100 Joules (contre 200 pour l'EN ISO 20345) et l'écrasement jusqu'à 10 kN (contre 15).

Les exigences fondamentales et additionnelles sont globalement identiques à celles de l'EN ISO 20345. Seul le niveau de protection de l'embout diffère. Les chaussures 20346 offrent donc une protection renforcée par rapport à des chaussures de travail classiques, mais moindre que de vraies chaussures de sécurité.

Que signifie la norme EN ISO 20347 ?

L'EN ISO 20347 encadre les chaussures de travail. Contrairement aux deux normes précédentes, elle n'impose pas d'embout de protection des orteils. Les exigences fondamentales portent uniquement sur la construction de la chaussure (matériaux, durabilité…).

Des exigences additionnelles similaires aux autres normes sont prévues : propriétés antistatiques, semelle antidérapante, isolation thermique… Elles sont optionnelles et à choisir selon les besoins.

Cette norme convient aux environnements de travail sans risques mécaniques lourds nécessitant une coque de protection. Elle offre un bon compromis entre sécurité et confort.

Quels sont les marquages spécifiques associés aux normes des chaussures de sécurité ?

Chaque norme prévoit des marquages obligatoires et optionnels pour indiquer les caractéristiques de sécurité de la chaussure :

  • S1, S2, S3 : catégories de l'EN ISO 20345 avec des exigences croissantes (S1 = antistatique + talon fermé + talon absorbeur d'énergie, S2 = S1 + pénétration et absorption d'eau, S3 = S2 + semelle antidérapante + semelle anti-perforation)
  • S4, S5 : équivalents de S1 et S3 pour les chaussures en caoutchouc ou polymère
  • P, PL, PS : présence d'un insert anti-perforation métallique (P) ou non métallique (PL, PS)
  • A, E, FO, HI, CI, WR, CR, M, AN… : exigences additionnelles (antistatique, absorption d'énergie du talon, résistance aux hydrocarbures, isolation thermique, résistance à l'eau, à la coupure…)

Les marquages P1 à P5 et O1 à O5 correspondent aux mêmes catégories pour les normes EN ISO 20346 et 20347.

Comment vérifier la conformité d'une chaussure de sécurité aux normes ?

Pour vérifier qu'une chaussure est conforme, il faut contrôler :

  • Le marquage CE
  • La référence à la norme EN ISO 20345, 20346 ou 20347
  • La catégorie (S3, S5, O2…) et les symboles des exigences additionnelles (HRO, P, CI…)
  • La présence d'une notice d'utilisation

Tous ces éléments doivent figurer sur la chaussure et/ou son emballage. Ils attestent que le modèle a passé avec succès les tests prévus par la norme et a obtenu sa certification par un organisme notifié.

Attention, le marquage ne suffit pas. Il faut aussi s'assurer que la catégorie et les options sont adaptées aux risques du poste de travail. Le responsable HSE est le mieux placé pour valider ce point.

Quelles sont les normes spécifiques pour les chaussures de sécurité dans l'industrie chimique ?

Pour les environnements avec des risques chimiques importants, les normes EN 13832-2 et 13832-3 s'appliquent en complément de l'EN ISO 20345. Elles imposent des exigences d'étanchéité et de résistance de la semelle et de la tige à la pénétration et la dégradation par des substances chimiques.

La partie 2 couvre les risques chimiques modérés (projections, contacts intermittents) et la partie 3 les risques élevés (immersion, contacts prolongés). Les chaussures sont testées avec une sélection de produits représentatifs (acides, bases, solvants, hydrocarbures…).

Un marquage spécifique indique les substances chimiques contre lesquelles la chaussure est efficace. Par exemple, EN 13832-3 JKL signifie une protection contre le n-heptane (J), l'hydroxyde de sodium 40% (K) et l'acide sulfurique 96% (L).

Quels sont les tests de laboratoire effectués pour certifier les chaussures de sécurité ?

Pour être certifiée, une chaussure de sécurité doit réussir une batterie de tests définis dans la norme EN ISO 20344 :

  • Résistance au choc de l'embout : un poids de 20 kg est lâché d'une hauteur de 1 m sur l'embout (énergie de 200 J). Il ne doit pas se rompre ou se déformer au-delà d'une certaine limite.
  • Résistance à l'écrasement de l'embout : une force de 15 kN (1,5 tonne) est appliquée progressivement. Idem, l'embout doit résister.
  • Résistance à la perforation de la semelle : une pointe métallique ou non est enfoncée avec une force de 1100 N. Elle ne doit pas transpercer entièrement la semelle.
  • Résistance au glissement : la semelle est testée sur un sol carrelé avec du détergent (SRA) et un sol métallique avec du glycérol (SRB). Des coefficients de frottement minimaux sont requis.
  • Résistance électrique : la chaussure est soumise à une tension pour vérifier ses propriétés antistatiques ou isolantes selon les exigences.
  • Résistance à la flexion de la semelle : la semelle subit 30 000 flexions. Elle ne doit présenter aucune amorce de rupture.

De nombreux autres essais sont prévus : absorption des chocs, résistance à l'abrasion, à la chaleur, au froid, à l'eau, aux hydrocarbures… Ils permettent de vérifier point par point la conformité à la norme.

Conclusion

Les normes des chaussures de sécurité sont essentielles pour garantir une protection efficace des travailleurs. Avec l'EN ISO 20345 en tête, elles fixent des exigences strictes en termes de résistance mécanique, confort et durabilité.

Bien connaître ces normes est indispensable pour faire les bons choix. Les responsables HSE doivent être particulièrement vigilants sur l'adéquation entre le marquage et les risques réels du poste de travail. En cas de doute, mieux vaut opter pour le niveau de protection le plus élevé.

N'oublions pas que derrière chaque norme se cache un enjeu humain. Une chaussure de sécurité aux pieds, c'est un accident ou une maladie professionnelle évités. Alors soyons intransigeants sur leur qualité.