La norme EN ISO 21420, norme de base des gants de protection
La norme EN ISO 21420 : 2020 établit les exigences générales des gants de protection. Elle doit être utilisée en association avec une ou plusieurs autres normes de gants EPI qui s’y référent. La norme EN ISO 21420 : 2020 pose un principe fondamental : l’innocuité. Les gants EPI ne doivent pas nuire à la santé ni provoquer d’effet néfaste à l’utilisateur. Elle détermine également le système de tailles et des exigences fondamentales en termes de dextérité et de confort. De nouvelles exigences sont apparues avec son renouvellement en mars 2020, notamment pour les gants multicouches, dont la doublure ne doit pas se détacher des autres couches lors du retrait de la main. Le législateur a créé un système normatif par risque ou par métier. Chaque norme prévoit des tests qui prouvent la protection apportée par le gant, et qui lui attribuent des niveaux de performance. Il serait tentant de choisir un gant dont le niveau maximum de protection est obtenu sur chaque test, mais l’intérêt de s’en tenir au besoin strict de protection est de s’assurer un gant plus confortable à porter au quotidien. Il convient donc d’évaluer les risques précis pour lesquels vous avez besoin d’une bonne protection.
J’identifie les risques potentiels
- EN 388 : Impacts, agressions mécaniques
- EN511 ; Froid
- EN 407 : Chaleur
- EN 1082 : Coupure couteaux par impact
- EN 60903 : Risques électriques
- ISO 18889 : Agression des pesticides
- EN 421 : Contaminations radioactives et rayonnements ionisants
- EN 374 : Agressions chimiques
- EN 659 : Spécifique Pompiers
- EN 12477 : Spécifique Soudeurs
Je mesure les niveaux de protection nécessaires
Les risques mécaniques : la norme EN 388 + A1 : 2018
Les gants de protection conformes à la norme EN 388 + A1 : 2018 apportent une protection contre, au moins, l’un des risques mécaniques suivants : abrasion, coupure (qui bénéficie désormais de deux tests), déchirure, perforation, impact.
Pourquoi deux tests à la coupure ?
Le premier test à la coupure défini dans la norme EN 388 + A1 : 2018, est le test à la coupure par tranchage. Ce test est insuffisant pour les gants fortement résistants à la coupure. Les nouveaux matériaux utilisés dans la fabrication des gants usent rapidement la lame circulaire avec laquelle est réalisé le test. Le second test à la coupure est défini par la norme EN ISO 13997 : 1999. Ce test est plus proche des conditions réelles de travail. Il emprunte l’image d’une main qui exerce une pression variable sur un objet coupant. Lorsqu’un bon ou un très bon niveau de protection à la coupure est nécessaire, le résultat de ce test doit impérativement être pris en compte.
Pourquoi un nouveau test sur l’impact ?
Ce nouveau test confirme par la preuve l’atténuation des chocs sur une partie de la main. Selon le gant, il peut s’agir de la paume, du dos ou des articulations. La zone protégée est précisée dans la notice. Cette performance du gant permet de réduire un des facteurs des troubles musculosquelettiques tels que définis par la sécurité sociale, la conséquence des chocs mécaniques et des vibrations.
Les risques de coupures et coups de couteaux à main : les normes EN 1082-1 et EN 1082-2
Les gants et avant-bras conformes à la norme EN 1082 protègent les utilisateurs contre les coupures par couteaux à main. La norme EN 1082-1 : 1997 établit les performances des gants et avant-bras en cotte de mailles. La norme EN 1082-2 : 2000 établit les performances des gants et avant-bras en autres matériaux.
Le risque froid et l’imperméabilité : la norme EN 511 : 2006
Les gants conformes à la norme EN 511 : 2006 apportent une protection contre les risques du froid jusqu’à -50° C. Il existe deux types de risques : le froid de convection et le froid de conduction. Un test de résistance à l’eau est également effectué. Le niveau 1 signifie que la protection contre le froid reste efficace lorsque le gant est détrempé. Le niveau 0 doit être marqué pour signaler la perte de qualité du gant.
Le risque électrique : la norme EN 60903 : 2004
Les gants de protection conformes à la norme EN 60903 : 2004 apportent une isolation en cas de travaux sous tension. Le choix du produit s’effectue en fonction de la tension de service auquel le porteur peut être exposé : voir la page 219 de ce catalogue. Ces gants sont soumis à un délai de péremption et doivent être contrôlés tous les 6 mois, même s’ils n’ont pas été portés. La station EPI de catégorie III du Groupe RG, vous aidera à trouver les entreprises les plus proches habilitées à effectuer ces tests, en dehors des plus simples indiqués sur les notices que vous pourrez effectuer vous-même.
Le risque chaleur : la norme EN 407 : 2020
Les gants de protection conformes à la norme EN 407 : 2020 apportent une protection contre les risques thermiques, chaleur et/ou feu. Les dangers liés au risque thermique chaleur peuvent avoir des formes très différentes. Ainsi, le risque de brûlure par manipulation d’une pièce chaude et le risque d’enflammer un gant sont très différents. Pour choisir un gant adapté, il faut avant tout identifier vos risques.
Les risques spécifiques soudeurs : la norme EN 12477 + A1 : 2005
La norme EN 12477 + A1 : 2005 reprend l’ensemble des tests de la norme EN 388 et les principaux tests de la norme EN 407. Elle constitue une norme unique pour les gants de soudage qui, notamment, impose une longueur minimum du gant de 350 mm pour la protection de l’avant-bras du porteur, et établit 2 types :
- Type A : soudure lourde avec risque de chaleur important (ex : MIG, MAG)
- Type B : soudure légère demandant de la dextérité (ex : TIG)
Les risques spécifiques pompiers : la norme EN 659 + A1 : 2008
Les protections pour les pompiers répondent à des normes spécifiques mais suivent également des préconisations de la sécurité civile en France. Lorsqu’ils sont conformes, le marquage associé à la norme est apposé.
Les risques chimiques et biologiques : la norme EN ISO 374 : 2019
La norme EN 374 : 2019 a simplifié et fiabilisé la norme de protection aux produits chimiques et biologiques. Les résultats s’appuient sur 3 types de tests :
- Le test à la pénétration : le gant doit être étanche à l’air et aux liquides. Norme NF EN 374-2 : 2019.
- Le test à la perméation : le temps nécessaire au produit chimique pour traverser le gant est mesuré. Norme EN 16523-1 + A1 : 2018.
- Le test à la dégradation : le gant ne doit pas se perforer après exposition aux produits chimiques. Norme NF EN 374-4 : 2019.
Les risques liés à l’usage des pesticides : la norme ISO 18889 : 2019
Les gants conformes à la norme ISO 18889 : 2019 sont conçus pour apporter une protection à l’exposition des pesticides. Elle détermine 3 types de produits qui sont adaptés à des usages différents :
- Gants G1: gants à usage unique sans résistance mécanique, adaptés à un risque faible et à une manipulation de produits pesticides dilués.
- Gants G2 : gants chimiques avec une résistance mécanique minimale, adaptés à un risque potentiel plus important et à une manipulation de produits pesticides dilués ou non-dilués.
- Gants GR : gants de manutention avec une bonne résistance mécanique (selon les résultats d’essais à la norme EN 388) qui offrent une protection partielle sur les doigts et la paume pour la manipulation de produits pesticides résiduels ou secs
Les risques liés aux rayonnements ionisants et à la contamination radioactive : la norme EN 421 : 2010
Les gants de protection conformes à la norme EN 421 : 2010 sont conçus pour apporter une protection en cas de risques de rayonnements ionisants ou de risques de contamination radioactive. Lorsqu’ils sont conformes, le marquage associé à la norme est apposé.
Je choisis le confort de mon gant
Mieux connaitre les matériaux qui constituent les gants et les différentes techniques de fabrication vous aident à choisir la meilleure solution de protection pour vos mains.
La zone de la main à protéger : un choix à ne pas négliger
Les gants peuvent protéger différentes zones de la main et de l’avant-bras : la paume, les doigts, le dos de la main, l’avant-bras. Aussi, certains modèles existent dans différentes longueurs. En fonction des risques auxquels vous êtes exposé, il est possible de protéger soit totalement la main et l’avant-bras, soit une zone ciblée. L’intérêt de s’en tenir au besoin strict de protection est de s’assurer un gant plus confortable à porter au quotidien.
Le choix des matières
Les premiers gants de protection étaient des gants en cuir cousu. Limités en termes de protection chimique et de dextérité, les fabricants lancent dans les années 70 une nouvelle façon de produire : l’enduction. C’est un film protecteur déposé sur un gant cousu en tissu (gants supportés) ou sur des gants tricotés (gants enduits) qui représentent aujourd’hui la majorité des gants de protection vendus en Europe.